Recyclage, réemploi et réutilisation : l’Upcycling en progrès !
Recyclage, réemploi et réutilisation : l’upcycling en progrès !
Poussés par les réglementations et une évolution de la commande, les acteurs de l’agencement et l’ameublement font bouger les lignes et développent une circularité vertueuse dans leurs pratiques. Initiatives et collaborations se multiplient. Fabrice Poncet, porte-parole des UPER’S et dirigeant de La Fabrique, en dresse le panorama.
« La RSE a du sens quand elle impacte de manière positive la chaîne de valeur de l’entreprise. C’est avant tout une manière de faire, qui consiste à rechercher comment prendre en compte les aspirations des parties prenantes (salariés, clients, fournisseurs) et faire évoluer la façon de travailler, en ayant en ligne de mire le moindre impact environnemental »
Fabrice Poncet, dirigeant de « La Fabrique » et porte-parole des Upers.
Comment a évolué la commande publique ou privée, depuis les récentes lois comme la loi AGEC, par exemple qui prévoyait qu’en 2022, 20% du mobilier acheté par le secteur public soit issu du réemploi ?
Malheureusement, on n’y est pas encore, même si l’on progresse. Les raisons sont multiples. D’abord les décrets d’application de cette loi manquaient de précisions, ils doivent être d’ailleurs revus en ce début d’année. Ensuite, l’offre progresse en qualité et en volume, mais elle reste encore insuffisante au regard de la taille des marchés. Et puis les acheteurs publics manquent parfois de formation sur ces sujets, ce qui peut les conduire à exiger des garanties normatives qui sont celles de matériel neuf et que l’on ne peut assurer avec du réemploi.
Dans le secteur privé, on constate une réelle évolution des achats et une montée en charge des exigences RSE. Elle est portée par les secteurs les plus exposés à ces nouvelles exigences : les grandes entreprises telles que les banques, les assurances, les groupes hôteliers …
Quels sont, pour vous, les marqueurs de cette dynamique ?
Le premier est que nous avons de plus en plus d’éditeurs de mobiliers qui travaillent en économie circulaire. C’est extrêmement porteur, car ces acteurs donnent de la visibilité, ils ont une offre au design très qualitatif, ils savent agir sur les marchés et la distribution. Ils permettent également de développer des volumes adaptés à la demande et d’offrir aux agenceurs des solutions nouvelles. Des acteurs comme Kataba, Dizy, Noma, Fourniture For Good, privilégient l’éco-conception, la fabrication française, le recyclage et la réutilisation. En suivant les pas des précurseurs comme Intramuros, Maximum ou Api’Up, ils contribuent à structurer une nouvelle filière française de meubles, beaucoup plus vertueuse. Et ils accèdent à des commandes avec des volumes importants. Fourniture For Good a, par exemple, récemment livré 3000 chaises, entièrement issues du recyclage à VIPARIS, le gestionnaire des sites de congrès de la ville de Paris.
Le second marqueur est l’innovation, à la fois dans les matériaux, le design et les process. Dans le domaine des matériaux, on trouve par exemple Le PAVE, qui est entièrement fabriqué à partir de déchets plastiques, broyés et reconditionnés en plaques que l’on peut scier, percer, chanfreiner, poncer… aussi facilement que s’il s’agissait de bois, pour s’adapter à de multiples applications. De nombreuses sociétés se créent d’ailleurs localement sur ce type de procédés.
Dans le domaine du design et de l’éco-conception, on peut citer Tizu, qui édite des meubles fabriqués à partir de récupération de panneaux d’agglomérés, sur lesquels sont appliqués des tissus, eux-mêmes récupérés, et une résine. Le rendu est très qualitatif et les mobiliers sont désormais distribués par Manutan.
Les industriels du meuble questionnent également leurs pratiques et adaptent leurs process. Coulidoor, par exemple, qui est un fabricant de grands placards s’est engagé dans un programme de réemploi des chutes pour produire des petits mobiliers. Il y a aussi Fermob et son dispositif « Repaint ». C’est un réseau de peintres vers lesquels il est possible de s’orienter pour faire repeindre du mobilier Fermob ou d’autres meubles.
Vous faites partie des UPER’S, un collectif qui s’est constitué au sein de l’Ameublement Français pour dynamiser le réemploi et l’upcycling. Quels sont les projets des UPER’S ?
Déjà, nous travaillons avec tous les acteurs que j’ai évoqués précédemment.
Ce collectif réfléchit sur de nombreux sujets : la question des labels, de la distribution, de l’usage des colles etc…pour partager les expériences et contribuer au développement du réemploi.
Pour cette année, nous allons lancer un travail collaboratif beaucoup plus structuré avec des industriels historiques de l’Ameublement Français. Notre enjeu est de favoriser une pollinisation croisée, en cassant les silos, en mettant en lien les acteurs.
Nous avons prévu de constituer des binômes associant un UPER’S, qui propose des solutions nouvelles et un industriel qui a des capacités de production, dans l’objectif d’éditer des produits ou des meubles éco-conçus. Nous avons la chance d’avoir, en France, d’un côté des industriels du éditeurs de meubles qui sont majoritairement des entreprises familiales, avec un actionnariat financier patient et désireuses d’évoluer et, de l’autre, de nombreuses petites structures qui s’engagent dans le réemploi, avec parfois des solutions très innovantes. S’unir pour agir ne pourra qu’être bénéfique !
Pour en savoir plus :
https://www.ameublement.com/article/club-uper-s
https://lafabrique.biz/
Le stand éco-conçu de la Métropole de Lyon
Pour la commande de son nouveau stand pour les salons Global Industries, Go Entrepreneurs et Pollutec, la Métropole de Lyon souhaitait un espace convivial, incarnant l’identité et les valeurs de la Métropole autour de l’ancrage territorial et ce, dans le respect d’un cahier des charges environnemental exigeant.
TETRO a imaginé avec le studio TRAFIK et les menuisiers de LA FABRIQUE un concept modulable et polymorphe qui se décline et s’adapte en fonction de l’espace des salons dans lequel il s’arrime. Le stand privilégie l’utilisation de matières premières locales ou issues de l'économie circulaire, à faible émission de COV. TETRO s’est engagé à limiter son empreinte carbone à toutes les étapes du projet, de la livraison à vélo jusqu’au réemploi des matériaux en fin de vie.
L’abri à vélo surcyclé de 100 détours
100 Détours est spécialisée dans la conception et la fabrication de mobiliers et dispositifs architecturaux pour l’intérieur et pour l’extérieur en bois issu exclusivement
d’anciennes menuiseries extérieures.
Pour réaliser cet abri, 100 détours s’est attelé à la fabrication de poutres
en bois lamellé-collé d’extérieur, en utilisant sa ressource de bois. La charpente est conçue comme un assemblage 3D de pièces de faibles sections. L’optimisation donnée des sections des pièces, réalisée à partir de l’aide de Vivier Structure
Bois, a permis d’obtenir ce dessin léger, rappelant l’art nouveau et les structures des marquises d’Hector Guimard.
Cet abri a reçu le Prix régional de la Construction Bois Trophées Bâtiments circulaires 2022.
RENDEZ-VOUS LA SEMAINE PROCHAINE POUR LE PROCHAIN ÉPISODE !
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