14 mars 2018

La maintenance à l’ère du digital

La filière bois entre dans l’industrie du futur avec la mise en place de la maintenance prédictive qui va bouleverser le business model d’aujourd’hui.

Des machines intelligentes qui anticipent les pannes !

maintenance predictive SOPHIA1 de biesse.jpgAujourd‘hui, les fabricants ne se limitent plus à la réalisation de lignes de production. Désormais, ils conçoivent et offrent des systèmes intelligents qui optimisent la performance des machines. Les équipements, connectés et truffés de capteurs recueillent en temps réel, un nombre impressionnant de données sur leur fonctionnement. Celles-ci sont traitées et interprétées par des algorithmes pour permettre de capter des signaux faibles comme la récurrence de dysfonctionnements et d’alerter sur une panne potentielle. En augmentant la capacité de décision des techniciens, la maintenance prédictive a un seul objectif, éviter les arrêts machine non planifiés.

Un process de maintenance inversé

Avant lorsqu’une machine tombait en panne, le client appelait le SAV. Avec la maintenance prédictive, le process est inversé. La machine envoie le diagnostic et sollicite le service de maintenance bien avant la panne.

Les algorithmes suggèrent la bonne action au bon moment, dans le contexte de production. Ce qui permet d’anticiper les mauvais fonctionnements. La maintenance n’est plus planifiée à l’avance mais en continu.
Laurent Couillard, dirigeant d’OptimData, startup qui conçoit des logiciels d’Intelligence Artificielle.

Au-delà du gain en performance, le système se charge d’une intelligence collective, produite par tous les acteurs. Les algorithmes vont intégrer toutes les données et en faire la synthèse. C’est un véritable apprentissage vertueux qui capitalise sur tous les dysfonctionnements.


Le 4.0 sur toute la ligne

Côté 1ère transformation, le Groupe Finega vient de lancer le sciage 4.0, un process complet et interconnecté qui s’appuie sur les services d’OSIA, un assistant connecté intelligent. Celui-ci accompagne le décideur dans l’optimisation de sa ligne de production et de sa maintenance. Chez Biesse, acteur de la 2ème transformation, le modèle prédictif tourne depuis 14 mois, avec une plateforme de maintenance baptisée SOPHIA. 60 machines sont déjà connectées.

Les interventions sur site sont beaucoup plus rapides, les clients sont contactés avant qu’ils ne se soient rendu compte du dysfonctionnement -  Jean Luc Prunier, Directeur Service Client Biesse.


La valeur ajoutée des machines

Avec cette avancée technologique, les choses ne se passent plus comme avant. Il y a un changement de modèle d’affaires qu’il faut accompagner au-delà de la technique. Nous devons aider les fabricants à expliquer à leur client la valeur ajoutée des machines.
Olivier DARIO, délégué général du SYMOP.

Les normes, la règlementation, le financement, la responsabilité juridique, l’organisation, les process sont impactés. Il s’agit d’une problématique plus globale de management et d’un changement de culture. L’homme est un maillon essentiel dans ce cercle vertueux. La réflexion engagée sur l’évolution des métiers du bois devra lui permettre de trouver la bonne place. Enfin, il y aura nécessité à créer davantage de ponts entre les différents industriels pour enrichir les données et partager la connaissance.

Voir la vidéo du plateau Bati-journal TV sur la maintenance digitale

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